Kenya : Employé de banque à la base, il quitte son boulot pour se lancer dans le commerce de la noix la plus chère au monde

noix de macadamia la noix la plus chère

Connaissez-vous la noix de macadamia ? Figurez-vous que la noix de macadamia est la noix la plus chère au monde. Elle se vend à plus de 50 dollars le kilogramme, soit 30 000 FCFA. Dans cet article, Patrick Mukundi Mbogo nous raconte comment il a pu transformer une petite entreprise commerciale en l’un des plus grands exportateurs de la noix de macadamia au Kenya.

Noix de macadamia : comment l’idée est venue à Mukundi de se lancer dans ce commerce ?

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Je travaillais à la banque I&M, et il y avait ce client qui venait chaque mois chercher à vendre d’énormes quantités de dollars américains. C’était inhabituel parce que normalement les gens veulent acheter des dollars, pas les vendre.
Je lui ai parlé et il m’a dit qu’il faisait du commerce de noix de macadamia. Je savais qu’il y avait beaucoup de macadamia près de chez moi à Embu (à environ 130 km au nord de Nairobi), dont certains pourrissaient. J’ai donc suivi une formation de base, appris à vérifier la qualité des noix et lancé une petite opération. J’achèterai les noix brutes aux agriculteurs et je les revendrai à mon ancien client.

Son premier client international et sa première entreprise

Mukundi commence à s’enfoncer de plus en plus dans ce commerce et à découvrir les rouages.

J’avais un vieil ami qui travaillait pour le Conseil de promotion des exportations. Il m’a présenté à un investisseur qui voulait s’approvisionner en noix de macadamia dans le pays. L’investisseur – Swiss Gourmet – et moi-même avons créé une petite coentreprise dans la ville de Thika, qu’ils aideraient à préfinancer. Au début, tout le craquage et le traitement des noix étaient manuels. Nous expédions trois ou quatre conteneurs – jusqu’à 70 tonnes – par an. Swiss Gourmet a torréfié certaines des noix elles-mêmes, mais ils ont vendu la grande majorité des noix à des tiers.

Noix de macadamia : Élargir la production

Trois ans plus tard après qu’il a décidé de se lancer, Patrick Mukundi décide d’agrandir lui-même l’usine de production. Vu que Swiss Gourmet n’était plus en mesure d’acheter des contenus, la coentreprise a été annulée, ce qui laissait libre champ à Privamnuts. Désormais indépendante, Privamnuts était libre de toute vente sur le marché avec comme premier client Swiss Gourmet.

Nous avons commencé à construire une nouvelle installation sur notre propre terrain à Embu, et nous avons rapidement exporté vers une dizaine de clients, dont certains achetaient auparavant via Swiss Gourmet. D’autres que nous avons sécurisés grâce à une approche à froid et à l’envoi d’échantillons. En 2016, nous expédions 12 conteneurs par an et avions parfois jusqu’à 500 travailleurs dans notre usine.

Gestion de l’argent et obtention des certifications

Pour Patrick Mukundi, le plus grand problème qu’il a eu relevé de la gestion des trésoreries. Certains achats doivent être réglés en avance. Notamment l’achat de noix brutes, la construction d’installation de transformation. Pourquoi la noix du macadamia coûte aussi cher ? La cherté de cette noix est due qu’il faut trois ans pour qu’un arbre commence à produire des noix.

Lorsque vous traitez pour la première fois avec un client, il ne paie qu’après avoir reçu et inspecté les marchandises. Il faut du temps pour instaurer la confiance et négocier de meilleures conditions de paiement. Comme dans tout secteur, une entreprise certifiée est une entreprise crédible.
Les acheteurs des États-Unis ou d’Europe n’achèteront pas chez vous si l’installation n’est pas entièrement certifiée. C’est très coûteux et cela prend du temps d’arriver à ce point. Nous avons commencé par utiliser HACCP, qui est le système de gestion de la sécurité alimentaire le plus élémentaire. Cela signifiait que les acheteurs étaient prêts à acheter chez nous. Peu à peu, nous avons progressé vers des normes de sécurité alimentaire plus élevées.

Privamnuts : une production de 7000 tonnes par an

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La firme Privamnuts

L’installation actuelle de Privamnuts a une capacité de traitement d’environ 7 000 tonnes métriques par an de noix brutes. Une fois les noix décortiquées et décortiquées, cela donne approximativement 1 200 tonnes d’amandes exportables.

La quantité de noix brutes que nous avons pu transformer a considérablement augmenté, passant d’approximativement 1 500 tonnes en 2016 à environ 4 000 en 2020, mais cela reste bien en deçà de ce que l’usine est capable de produire. Actuellement, nous vendons tous nos produits des mois à l’avance, et même si nous traitions à 100 % de sa capacité 7 000 tonnes par an, la demande serait toujours bien supérieure à notre offre.

Les prix des noix de macadamia ont considérablement changé depuis que Privamnuts a commencé à fonctionner. Le prix auquel l’entreprise achète ses noix brutes aux agriculteurs a fluctué entre des creux d’environ Ksh. 70 (environ 0,60 $) par kilogramme – comme pendant la pandémie de coronavirus – et des sommets de plus de Ksh. 160 (1,50 $) par kilogramme, avec une moyenne à long terme d’environ Ksh. 120 (1,10 $) le kilogramme. Un conteneur complet de 20 pieds de noix de macadamia décortiquées peut maintenant se vendre jusqu’à 300 000 $, soit presque le double de ce que Mukundi recevrait à ses débuts.

Le Kenya, 3ᵉ plus grand producteur de noix de macadamia au monde

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Le Kenya est le troisième plus grand producteur de noix de macadamia au monde, derrière l’Australie et l’Afrique du Sud, avec des exportations totales d’environ 8 600 tonnes d’amandes par an. Selon les calculs de Mukundi, cela fait de Privamnuts le quatrième plus grand des quelque 10 principaux exportateurs de noix de macadamia au Kenya.

Lorsque l’industrie était encore jeune, le Kenya a bien fait de mettre en place des initiatives pour s’assurer que chaque transformateur aide à investir dans la production primaire. Nous contribuons donc et chaque année, le pays plante quelque chose comme 1 million de nouveaux plants. Il y a suffisamment de demande internationale pour soutenir une croissance beaucoup plus importante de la production.

Une vision au-delà de la noix de macadamia

Patrick Mukundi ne compte pas s’arrêter sur le commerce de cette noix. Il opte pour la diversification, notamment les fruits secs.

La plupart de nos clients achètent une gamme de produits agricoles différents, nous avons ainsi accès au marché. Une fois que vous faites des incursions dans un produit, d’autres produits deviennent plus faciles. La clé est simplement d’entrer dans cette arène, de parler aux acheteurs et de renforcer la confiance.

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