Le monde est en train de connaître un profond bouleversement géostratégique et l’Afrique ne compte pas se faire compter. Les Africains peuvent-ils prétendre à devenir les nouveaux maîtres du monde ? Le peuple africain en a les capacités, mais pour y arriver, il va falloir remplir un certain nombre de conditions. Tous les experts s’accordent à dire que le continent africain représente l’avenir de l’humanité.
C’est en Afrique que l’on retrouve les ressources naturelles les plus abondantes et inestimables du monde. Tous les métaux précieux sont présents sur le continent. Il en est de même pour les terres arables, les ressources forestières et hydrauliques. De plus, le continent possède l’une des démographies les plus fulgurantes du monde avec une population jeune qui est très ambitieuse.
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L’Afrique, le continent du présent et de l’avenir
Le marché mondial des voitures électriques, de l’énergie éolienne, des microprocesseurs dépendent en grande partie des métaux rares extraits sur le continent africain. En suivant l’actualité de près, on se rend compte que l’Afrique est devenue un véritable enjeu pour les plus grandes superpuissances mondiales.
L’Afrique est courtisée, sans doute comme jamais dans son histoire, mais est-ce que l’Afrique elle-même est consciente de son statut ? C’est la raison pour laquelle nous avons mis en avant cette interrogation : “les Africains sont-ils les nouveaux maîtres du monde ?” nous avons dit que cela va dépendre de plusieurs facteurs. L’un des principaux facteurs réside dans le fait que les Africains doivent prendre conscience de leurs immenses potentiels et les valoriser comme il se doit.
Il ne suffit pas de posséder les richesses les plus inestimables de la planète, s’asseoir les bras croisés et penser être les maîtres du monde. Non, ça ne fonctionne pas comme ça. Les Africains doivent utiliser leurs immenses richesses pour créer de la valeur ajoutée et, à partir de là, aller à la conquête du monde.
Pour y arriver, il n’y a qu’une seule option à savoir la formation d’une ressource humaine de très grande qualité. Il y a encore quelques années, des pays comme le Qatar, les Émirats arabes unis, Bahreïn, Oman, l’Arabie Saoudite étaient au même niveau de développement que bon nombre de pays africains. L’or noir a par la suite été découvert dans ces pays du golfe.
Les ressources naturelles font-elles tout ?
Au lieu de se gargariser du fait de posséder de grandes réserves d’hydrocarbures, ces pays ont su utiliser intelligemment la rente pétrolière et gazière pour accéder à un autre niveau de développement. Ces nations ont pris le temps qu’il faut pour former, préparer et outiller une ressource humaine extrêmement compétente et audacieuse. Les résultats ne se sont pas fait attendre. Des nations comme le Qatar, avec sa capitale Doha, les Émirats Arabes Unis avec sa capitale Abu Dhabi font partie des locomotives de l’économie mondiale. Les élites de ces pays ont dirigé les retombées du pétrole vers la formation et c’est ainsi que des cracks ont émergé dans des domaines tels que la technologie, l’art, la gastronomie, la diplomatie, la science, l’économie numérique, etc.
Les pays africains doivent prendre exemple sur les nations du golfe pour s’imposer dans ce monde où personne ne fait de cadeau. Pour mettre en place cette vision, il va falloir que nos élites politiques, économiques, culturelles, scientifiques élaborent une feuille de route, une stratégie audacieuse qui permettra au continent africain d’exploiter judicieusement ses ressources naturelles.
La mise en place d’un écosystème optimal et dynamique est indispensable pour favoriser l’éclosion de talents dans tous les domaines. Il faut dès à présent lancer des réformes dans le domaine de l’éducation, de l’administration, de l’innovation. Ceci pour permettre à l’Afrique de se faire une place dans le wagon des secteurs qui vont façonner le visage du monde dans les années à venir. On peut évoquer en outre l’intelligence artificielle, les énergies renouvelables, la physique quantique, l’exploration spatiale.
Construire un plan de développement audacieux
Le continent africain possède une histoire particulière avec des civilisations qui ont dominé le monde. Nous devons mettre en place des groupes de réflexions, des structures spéciales qui vont analyser la science de nos ancêtres et ensuite la décrypter pour en faire un guide. Cette approche va aider la génération actuelle à comprendre certains mécanismes de la nature. Dès lors, nous serions en mesure de créer des innovations technologiques uniques en leur genre et enviées par le monde entier.
Personne ne viendra faire ce travail méticuleux à notre place. Si on ne le fait pas, on n’aura que nos yeux pour pleurer et il ne servira à rien d’accuser X ou Y.
L’Afrique a son destin en main et en ce 21ᵉ siècle, le peuple africain ne doit pas se chercher d’excuses. Présentement nous sommes le centre de l’attention du monde, car c’est à partir de nos terres que le monde de demain se construit.
Nos ressources naturelles ne sont pas éternelles et il arrivera forcément un jour où elles vont se tarir. Actuellement, l’on peut tomber dans une forme de suffisance et se dire qu’on a tout le temps pour nous. On peut être tenté de continuer dans la facilité en vendant de façon brute nos richesses sans valeur ajoutée et recevoir de ridicules contreparties financières qui ne pèsent souvent pas lourd dans le budget de nos États. Mais qu’adviendra-t-il le jour où nos ressources naturelles vont s’épuiser ? Que deviendrons-nous ? Sur quoi l’on va compter pour attirer l’attention du monde ? C’est maintenant ou jamais qu’il faut prendre le taureau par les cornes et tracer comme il se doit le destin de l’Afrique.
Le travail, le travail, rien que le travail
Aux quatre coins du monde, une lutte sans merci est enclenchée pour s’approprier le leadership international. L’Afrique possède des atouts que les autres n’ont pas, mais malheureusement, elle est dans une forme d’attentisme, de fatalisme, de négligence qui fait qu’elle a peur de s’assumer pour s’affirmer dans ce monde.
Une chose est sûre, pour prétendre au statut de nouveau maître du monde, le continent africain va devoir se bouger. Il va falloir travailler très dur, deux fois plus que les autres, pour créer une nouvelle voie qui deviendra une référence planétaire. Dès lors, la voix de l’Afrique, à la manière du rugissement du Lion dans la savane, sera entendue par tous. La diplomatie africaine va alors dégager une certaine forme de puissance et l’on sera en mesure de discuter de la refonte totale de plusieurs institutions internationales.
On pense notamment au conseil de sécurité de l’ONU avec ses membres permanents (USA, Chine, Grande-Bretagne, Russie, France) où l’Afrique ne dispose d’aucun siège avec droit de veto. Alors, les Africains sont-ils les nouveaux maîtres du monde ? On a envie de dire oui, à la seule condition qu’ils s’unissent en un bloc pour travailler ensemble.
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