Gabon : cette enseignante fabrique des vélos avec des bambous

Gabon : cette enseignante fabrique des vélos avec des bambou

Parcourir des kilomètres pour aller à l’école est une épreuve d’endurance pour les élèves qui quittent des lieux reculés. Pour faciliter l’accès à l’éducation aux élèves, Grace Makiba, une enseignante, a décidé de permettre à tout élève d’avoir un vélo. Fabriquer des vélos en bambou, est-ce possible ? Grace Mabika l’a fait.

Qui est Grace Makiba ?

Âgée de 33 ans, Grace Makiba est la fondatrice de Bamga Bicycles, la première entreprise de fabrication de vélos en bambou au Gabon. C’est au cœur de la forêt tropicale humide du Gabon que Grace va chercher ses bambous.

L’usine de Grace Mabika est située à Mouila, une ville située à 6 heures au Sud de Libreville, la capitale gabonaise. Chaque jour, avec son équipe de 5 personnes, la jeune femme remplit un camion de bambou pour ainsi fabriquer 200 vélos dans son usine. Dans un premier temps, le bambou est séché au sol puis tallé dans des cadres de vélos. Un fabricant local de guidons et roues leur fourniront ensuite les pièces nécessaires pour l’assemblage.

Toutefois, même si le résultat est beau, il faut un travail d’arrache-pied pour y arriver.

Couper du bambou est difficile. Le bambou doit avoir au moins 5 ans pour en faire un vélo. Nous sommes très sélectifs sur les tournages que nous coupons.

Grace Mabika, CEO de Bamga Bicycles

Mabika a eu l’idée de fabriquer des vélos alors qu’elle travaillait comme professeur d’anglais à Mouila, sa ville natale, il y a quelques années. Elle a vu que beaucoup de ses élèves marchaient des heures chaque jour pour se rendre à l’école.

Cela m’a peiné de savoir que mes élèves devaient marcher si longtemps. Pour les femmes, c’est encore pire car quand elles rentrent à la maison, elles doivent cuisiner, c’est épuisant. Mais nous avons les ressources ici en abondance pour créer des solutions simples pour avoir un impact sur mes communautés locales.

La pandémie, l’élément déclencheur

C’est lors de la pandémie en 2020 que Mabika Grace met son idée en pratique. À cette période, elle n’était plus enseignante, mais dirigeait un hôtel. Le coup du sort a voulu qu’une quarantaine du personnel hôtelier perde leur emploi à cause de la pandémie.

C’est ainsi que Grace Mabika a recruté ces personnes pour couper le bambou. Avec le soutien financier de la famille et des amis, elle fabrique un premier engin, un tricycle pour enfant.

Quelques mois après, ce sera la réussite totale. L’entreprise Bamga Bicycles est sur pied et avait déjà une liste d’attente de 2000 commandes dans la localité de Mouila, une ville de 20 000 habitants.

 3 000 vélos supplémentaires ont été commandés par une entreprise de plein air qui compte 39 magasins à travers le Gabon, en remplacement de ceux qu’elle importe de Chine. La moitié des vélos seront spécialement conçus pour les femmes.

L’objectif idéal de Grace Mabika est de voir au moins la majorité des femmes faire du vélo dans sa localité et au-delà. Elle pense plus aux femmes en fabriquant les vélos avec un panier en avant. Une aubaine pour les étudiantes pour se rendre tôt à l’Université.

 

Si nous pouvions amener seulement 5% de femmes en plus à faire du vélo, je serais très heureuse.

Un premier prototype à 550 € soit 360 000 FCFA

Le premier prototype de ce vélo en Bambou a coûté au moins 360 000 FCFA.  Même si le Gabon fait partie des pays les plus riches de l’Afrique, Grace Mabika souhaiterait baisser le prix pour le rendre accessible à tous.

L’objectif ultime de Mabika est de construire et de vendre 20 000 vélos en bambou par an et de faire connaître en tant que source de bambou de qualité.

L’Afrique n’est pas bien connue pour son bambou, mais le Gabon a du bambou très bon et solide, et il y a une opportunité pour nous de prendre une part du marché

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