La Zambie et le Zimbabwe sont deux nations ambitieuses de l’Afrique Australe. Lusaka et Harare ont enclenché divers mécanismes afin d’attirer les plus grands investisseurs du monde. La Zambie compte jouer un rôle de premier plan dans le processus de transition énergétique. Le pays regorge de nombreux métaux critiques qui sont indispensables à la fabrication des batteries électriques pour voitures.
Cuivre, Cobalt, Lithium, Manganèse, la Zambie fait l’objet de nombreuses convoitises pour l’exploitation de ces métaux stratégiques. États-Unis, Chine, Grande-Bretagne, etc. Les grandes puissances se bousculent aux portes de la Zambie pour avoir la primeur d’exploiter les gisements de minéraux critiques.
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Les ambitions de la Zambie et du Zimbabwe
Le Zimbabwe est aussi un pays avec un très fort potentiel minier. Autrefois grenier de l’Afrique, l’ex-Rhodésie du Sud tente de redynamiser son secteur agricole. Des réformes ont été mises en place ces dernières années dans le but de faire de l’Agriculture un véritable levier de développement.
Malgré les soubresauts sociopolitiques qui l’ont ralenti dans son élan, le Zimbabwe se donne les moyens pour atteindre ses objectifs de croissance. Le pays ne souhaite pas compter uniquement sur ses ressources minières. Il met en avant une politique qui va permettre de réinjecter la rente issue de l’industrie minière dans d’autres secteurs. La Zambie et le Zimbabwe ne ménagent aucun effort pour renforcer leur processus de développement.
Les deux nations ont également de grands projets en commun. C’est le cas avec le barrage hydroélectrique de Batoka Gorge qui sera construit à proximité des célèbres chutes du lac Victoria. La construction de cette gigantesque infrastructure aurait dû commencer en 2020, mais la covid-19 est passée par là. De plus, diverses voix s’étaient levées pour exprimer des craintes face à l’impact environnemental du barrage de Batoka Gorge.
Le feu vert de l’ONU pour le Bakota Gorge
En effet, des organisations écologiques ont alerté sur le fait que l’infrastructure pourrait avoir de graves conséquences sur la biodiversité des chutes du lac Victoria. Rappelons que ces chutes sont classées dans le patrimoine mondial de l’UNESCO. Face aux alertes des structures écologiques, l’UNESCO, sous le mandat de l’ONU, a dépêché sur place une équipe de spécialistes.
L’objectif était de réaliser une étude minutieuse pour voir si le projet allait impacter vraiment sur les chutes du lac Victoria. Les experts ont mené des concertations avec les communautés locales, les environnementalistes et d’autres acteurs de premier plan.
Les conclusions de l’étude ont montré que le projet de construction du barrage hydroélectrique de Batoka Gorge ne représente pas de danger pour les chutes du lac Victoria.
Le projet peut donc aller à son terme. Selon des sources concordantes, c’est un consortium piloté par General Electric Co. et la société chinoise Power Construction Corp qui est chargée de la bonne exécution du plan.
Préserver les chutes du lac Victoria
Le barrage de Batoka Gorge doit permettre à la Zambie et au Zimbabwe d’accroître considérablement leur capacité énergétique et de répondre à la demande sans cesse croissante de la population. Depuis le début, il existe des bisbilles entre Harare et Lusaka concernant la planification du projet.
Les premières autorités font en sorte de trouver un ensemble de compromis afin que le barrage hydroélectrique puisse voir le jour dans des délais raisonnables. Le coût global de l’infrastructure s’élève à 5 milliards de dollars. La Banque Africaine de Développement (BAD) est la principale institution financière qui se charge de mobiliser les investissements pour la bonne exécution du projet. Avec une capacité de 2 400 mégawatts, le barrage de Batoka Gorge est situé à environ 47 km des chutes du Lac Victoria.
Avec son intégration au patrimoine mondial de l’UNESCO, les chutes du lac Victoria constituent une véritable vitrine pour l’ensemble de la région australe. Chaque année, des millions de touristes s’y rendent. La Zambie et le Zimbabwe bénéficient énormément de cette rente issue du tourisme. Cela explique les différents points de désaccord sur l’exécution du projet de barrage hydroélectrique. En effet, les deux pays veulent continuer à profiter de l’attrait touristique des chutes du lac Victoria. Avec le récent accord de l’ONU, un cadre sain sera mis en place pour la construction de l’ouvrage Bakota Gorge.
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