Le terme agriculture durable est de plus en plus cité dans les débats qui tournent autour de l’essor économique de l’Afrique.
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L’agriculture durable, qu’est-ce que c’est ?
L’agriculture durable est l’application des principes du développement durable tels que définis par la communauté internationale à Rio de Janeiro en juin 1992. En effet, il s’agit d’un système de production agricole. Il a pour but ultime d’assurer une production à longue terme de nourriture et autres. Cependant, cette production doit suivre les normes écologiques, économiques et sociales.
Cependant, est-ce un risque que l’Afrique prend en adoptant l’agriculture durable ou une opportunité en or ?
Après maintes révolutions agricoles modernes, l’agriculture durable se présente comme l’agriculture de l’avenir. Cependant, comme tout n’est pas rose ici-bas, cette agriculture qui se présente comme une agriculture durable présente beaucoup d’enjeux.
Remontons, plusieurs décennies en arrières. Dans les années 1960, l’agriculture intensive était à la mode et elle apportait des rendements extraordinaires. Toutefois, son seul inconvénient est qu’elle épuisait les sols et polluait l’environnement par la même occasion.
Ainsi, pour garder un rendement constant, il fallait augmenter les quantités d’intrants dont bénéficiait cette agriculture à l’instar de l’eau, du matériel, des pesticides et des fertilisants.
C’est la prise de conscience des risques auxquels le monde encourrait que l’agriculture durable est apparue. Cette agriculture est basée sur les principes du développement durable défini en 1987. Ces principes ont été définis par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’Organisation des Nations unies.
Les principes de l’agriculture durable
L’objectif ultime du développement durable est le développement économique sans compromettre les ressources et la qualité de l’environnement des générations futures. Ainsi, l’agriculture durable a été basée sur les 3 piliers du développement durable à savoir l’écologie, l’économie et la société.
L’agriculture durable a pour devoir de nourrir la population et de constituer un essor économique tout en limitant les risquent que court l’environnement. De ce fait, elle doit maintenir la régénération des ressources si possible leur évolution.
En plus simple définition, l’agriculture durable est une version moderne de l’agriculture ancestrale. En effet, l’agriculture ancestrale préservait ses ressources, recyclait ses déchets et protégeait ses semences et ses espèces.
Voici les principes définis en 1987 que l’agriculture durable doit essayer d’appliquer au maximum
Une agriculture durable doit essayer d’appliquer au maximum ces principes :
– Utilisation optimale des ressources naturelles, en priorité de l’eau.
– Recyclage des déchets végétaux et animaux pour fertiliser et maintenir la qualité des sols (compost et fumier).
– Utilisation des déchets verts comme biomasse (combustible, carburant, biogaz) pour créer de l’énergie.
– Limitation des émissions de gaz à effet de serre, notamment en favorisant les circuits de consommation courts.
– Limitation de la pollution des milieux, en diminuant l’utilisation des engrais et des pesticides.
– Maintien et utilisation des prédateurs et pollinisateurs naturels
– Traçabilité des produits pour garantir la sécurité alimentaire.
– Maintien de la biodiversité, de l’écosystème naturel et du patrimoine génétique des espèces cultivées endémiques.
– Aménagement des paysages agricoles et lutte contre la désertification.
– Respect du bien-être animal.
– Respect des conditions de travail et de la santé des travailleurs et des habitants.
– Développement économique local.
Même basée sur ces principes, l’agriculture durable présente des enjeux et des limites.
Quels sont les enjeux que rencontre l’Afrique en matière d’agriculture durable ?
L’Afrique rencontre plusieurs défis :
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Plan environnemental
Les pratiques agricoles inadéquates et le changement climatique dégradent progressivement et de façon drastiques les ressources en eau de surface, la fertilité des sols et le couvert végétal des écosystèmes arides et semi-arides, diminuant ainsi leur résilience.
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les défis sociaux
La recapitalisation des ménages à l’issue des crises écologiques est demeurée freinée par la prévalence et l’intensité de la pauvreté dans les zones rurales, la faiblesse des systèmes de protection sociale et la déstructuration des réseaux de solidarité familiale provoquée par l’exode rural.
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les problèmes économiques
L’alimentation représente la moitié des dépenses des ménages, en ville mais aussi à la campagne, les coûts de l’énergie, des transports et des intrants, associés à l’insécurité foncière, aux dysfonctionnements des marchés du crédit et des produits agricoles, pénalisent les petites exploitations familiales qui assurent la quasi-totalité de la production alimentaire, mais restent souvent incapables d’assurer complètement leur autoconsommation. Les évaluations du climat de l’investissement en milieu rural révèlent des contraintes significatives à l’investissement parmi lesquelles le mauvais accès au crédit et son coût élevé, un approvisionnement en électricité inadéquat ainsi que la mauvaise qualité des routes et de l’infrastructure.
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L’enjeu foncier
Face aux besoins alimentaires que génère la croissance démographique et, par conséquent, aux surfaces indispensables pour permettre l’activité et la production agricoles, l’enjeu principal est certainement foncier. A cet égard, on observe des effets pervers de la marchandisation systématique de la terre alors même qu’une distribution de titres de propriété aux plus démunis pourrait permettre de lutter contre la pauvreté.
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Le défi politique
Malgré les efforts récemment consentis par certains pays. La gouvernance actuellement en place a tendance à aider les plus riches et les plus performants et à abandonner à leur sort les moins nantis et les victimes de la faim, non pas que les gouvernements et leurs partenaires s’en désintéressent, bien au contraire, mais tout simplement parce que l’efficacité des politiques et la mise en œuvre des réformes ont été insuffisantes.
Face à ces défis, l’agriculture durable est une porte de sortie voire l’une des opportunités du siècle.
Quelles sont alors les opportunités que l’agriculture durable apporte à l’Afrique ?
Cette vérité n’est plus à cacher. L’agriculture constitue l’un des secteurs qui pourrait impacter l’avenir africain. Comme on le dit souvent, la terre ne trompe jamais.
L’agriculture à elle seule, est un secteur créateur d’emploi.
« Ce secteur est d’abord un moteur de la création d’emplois : alors que l’exploitation de la terre et l’élevage contribuent déjà à eux seuls à environ 60 % des emplois en Afrique subsaharienne, la part des emplois dans l’ensemble du système agroalimentaire pourrait être bien plus élevée. En Éthiopie, au Malawi, au Mozambique, en Tanzanie, en Ouganda et en Zambie, le système alimentaire devrait être le secteur le plus pourvoyeur de nouveaux emplois entre 2010 et 2025. De plus, l’agriculture est un vecteur de croissance durable et solidaire, ainsi que le socle d’un système essentiel pour assurer une alimentation nutritive, sûre et accessible à tous ».
L’agriculture durable peut devenir une opportunité pour l’Afrique à moins que les habitudes changent. Continuer à faire de l’agriculture comme avant n’est pas la solution de demain.
Aujourd’hui, la technologie peut faire de l’agriculture durable un secteur primordial.
Aujourd’hui :
- Des satellites qui fournissent des données précises sur le climat aux innovations de pointe comme la Blockchain, en passant par les smartphones et les objets connectés
- Les technologies peuvent changer la donne en augmentant la productivité et la résilience de l’agriculture de manière durable
- Dans le monde entier, la Banque mondiale intègre ces innovations technologiques dans ses projets agricoles
- Nous tentons, par exemple, grâce au potentiel de l’internet des objets, d’introduire des systèmes d’irrigation intelligents qui combinent des capteurs automatiques d’humidité des sols et une plateforme cloud pour l’analyse des données
- De tels dispositifs peuvent doper les rendements tout en réduisant la consommation d’eau.
- Au Kenya, la Banque mondiale exploite des données massives obtenues par des technologies de télédétection et des systèmes d’information géographique pour développer l’analyse d’observations agrométéorologiques et, ainsi, assurer un suivi précis des conditions climatiques.
- Ces données permettront aux petits agriculteurs de savoir quand recourir à des intrants, et selon quelles modalités, en vue d’optimiser leur production.
Voici quelques points pour rendre une agriculture plus durable
- Renforcer la souveraineté alimentaire
- Donner une place de choix aux agriculteurs
- Améliorer la production et les rendements alimentaires
- Favoriser la biodiversité
- Préserver la santé des sols
- Choisir les méthodes écologiques pour lutter contre les parasites
- Développer la résistance des systèmes alimentaires
L’agriculture durable, l’avenir africain
Entre autres, les emplois que créé l’agriculture durable, c’est une opportunité ultime. le continent africain pourra exploiter de façon propre et écologique sa propre terre. Cependant, les défis socio-politiques et économiques risquent d’être de la partie.