La corruption et le phénomène de déforestation au Gabon sont des défis majeurs à relever par les premières autorités. À l’instar des forêts du Congo et de l’Amazonie, le Gabon est considéré comme l’un des derniers poumons verts de la planète. Le couvert végétal du Gabon joue un rôle prépondérant dans l’absorption du gaz carbonique.
Les forêts gabonaises sont un maillon important dans le processus de régulation de la température de la Terre. Si l’un de ces poumons verts suffoque, alors c’est toute la terre qui va se retrouver en danger. Malheureusement, depuis plusieurs années, la foresterie illégale s’est implantée dans le richissime petit État d’Afrique Centrale.
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Une première au Gabon
Le pays regorge d’inestimables ressources forestières qui attirent de nombreuses convoitises. Les ressources en bois sont les plus convoitées. En effet, certains types de bois ne sont présents qu’au Gabon et du fait de leur rareté, ils sont victimes d’une exploitation illégale. Des individus ont mis en place un réseau bien huilé de corruption pour exploiter les précieuses ressources des forêts gabonaises.
Face à cette situation, les premières autorités du pays, avec l’accompagnement de structures spécialisées, ont décidé de prendre le taureau par les cornes. C’est ainsi qu’un système de traçabilité du bois de pointe a été mis en place afin de localiser de bout en bout tous les produits ligneux qui sortent des forêts du Gabon. Ce système novateur est unique en son genre et il permettra d’avoir de façon permanente un œil sur les ressources forestières exploitées par les entreprises.
D’après des sources bien introduites, si une entreprise désire se lancer dans l’exploitation forestière au Gabon, elle va devoir se doter de ce système de traçabilité de pointe. De la forêt jusqu’au port, le gouvernement pourra vérifier la quantité des produits ligneux qui sort de son territoire.
Une collaboration fructueuse entre l’État et les ONG
Avec cette initiative, le Gabon sera en mesure de lutter efficacement contre la corruption qui gangrène le secteur de la foresterie. De plus, l’innovation va créer un cadre adéquat pour promouvoir la foresterie. Par conséquent, les communautés locales qui dépendent de la forêt pour vivre pourront s’appuyer sur ce système de traçabilité afin de préserver le patrimoine forestier.
Il s’agit d’un grand pas effectué par le Gabon dans le processus de lutte contre la déforestation. De nombreuses ONG n’avaient eu de cesse d’alerter sur les conséquences de la foresterie illégale dans le pays. Le gouvernement gabonais, l’Agence d’enquête environnementale (EIA), l’ONG Code4Nature ont mis ensemble leur vision pour créer le système de traçabilité.
Pour suivre l’ensemble du parcours des arbres coupés dans les forêts, le système va recourir à une association d’applications mobiles, d’applications Web et de données géospatiales. Après avoir abattu un arbre, l’exploitant doit obligatoirement fournir un enregistrement numérique de l’espèce, son emplacement, son volume à travers l’application. L’enregistrement sera ensuite envoyé à l’application web. Dès lors, ces informations seront stockées dans une base de données qui sera à la disposition du gouvernement et de ses services déconcentrés.
Le Gabon, un exemple à suivre
Le système a été créé avec un but bien précis. En outre, l’État gabonais sera en mesure de comprendre comment ses produits forestiers sont exploités de la phase d’abattage, en passant par la transformation et l’exportation. Avec cette approche, la foresterie illégale ne pourra pas prospérer et le Gabon va réaliser d’importantes économies.
D’après une étude de l’Environmental Investigation Agency, l’exploitation forestière illégale coûte chaque année au pays d’Afrique Centrale la colossale somme de 1 milliard de dollars. Désormais, avec son système de traçabilité performant, le Gabon va réaliser d’importantes économies. Elles seront réorientées vers le financement de secteurs comme l’éducation, les soins de santé et le développement des infrastructures.
Les autorités gabonaises démontrent qu’avec de la volonté et de la vision, il est possible de relever des défis pressants. Chaque pays africain doit être en mesure de mettre en place des mécanismes efficaces de lutte contre la corruption et de préservation de ses ressources naturelles.
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