La Côte d’Ivoire, futur mastodonte de l’exploitation de l’Or

Côte d'Ivoire et l'exploitation de l'or

La Côte d’Ivoire est considérée comme l’un des mastodontes économiques de l’Afrique francophone. Pour de nombreux analystes, l’économie ivoirienne est plus forte de l’Afrique de l’Ouest. Il faut dire que la Côte d’Ivoire a de solides arguments à faire valoir dans de nombreux secteurs d’activités. La Côte d’Ivoire, nouveau visage de l’exploitation de l’or en Afrique ?

Le pays commence à peine à s’intéresser à l’exploitation de ses ressources minières comme c’est le cas avec l’Or. L’économie ivoirienne s’est bâtie sur la production de spéculations agricoles (Café, Cacao, Hévéa, banane…) qui sont très demandées sur le marché international. Le pays d’Houphouët Boigny est troisième exportateur mondial de Café alors qu’il caracole en tête des pays producteurs de fèves de Cacao.

Le secteur agricole, moteur de l’économie ivoirienne

La Côte d’Ivoire produit pas moins de 2 millions de tonnes de fèves de Cacao par an soit 45 % de la production mondiale. Les revenus tirés de l’exportation du Cacao participent à 40 % des recettes d’exportation et représentent 15 % du PIB national. 

Avec ces chiffres, on se rend compte du poids du secteur agricole dans le dynamisme de l’économie ivoirienne. Après les soubresauts sociopolitiques qui ont ébranlé la Côte d’Ivoire au début des années des années 2000, les autorités ont enclenché un certain nombre de mécanismes pour optimiser le secteur de l’Agriculture. Il y a entre autres :

  • La modernisation des pratiques culturales
  • La professionnalisation des acteurs du monde agricole
  • La bonne connaissance des techniques d’irrigation
  • L’adaptation aux changements climatiques

Tout récemment, les autorités ivoiriennes en collaboration avec leurs homologues ghanéennes ont mené une intense campagne de lobbying pour rehausser le prix d’achat du kilo de Cacao. 

L’objectif est de permettre aux producteurs de jouir pleinement du fruit de leur travail avec de bonnes perspectives. Cette démarche vise à donner aux producteurs la possibilité d’effectuer des investissements structurants afin d’accroître leur rendement et de mieux entrevoir l’avenir. 

Les lignes sont en train de bouger et ces probables progrès vont aider la Côte d’Ivoire à conserver sa place de premier producteur de Cacao. Les retombés du secteur de l’Agriculture ont servi de levier pour booster toute l’économie.

Aujourd’hui, le pays a engrangé des résultats significatifs dans divers secteurs comme celui des infrastructures, la télécommunication, le numérique, le divertissement, l’agroalimentaire. Des domaines comme celui de la pêche et du tourisme regorgent d’un immense potentiel qui n’est pas encore exploité dans toute sa plénitude.

La Côte d’Ivoire, futur eldorado aurifère

Côte d'Ivoire et l'exploitation de l'or
L’or d’un pays en renouveau

Les hydrocarbures font aussi partie du gigantesque réservoir d’opportunités de la Côte d’Ivoire. En effet, d’importants gisements de pétrole et de gaz ont été découverts sur le territoire ivoirien. La guerre russo-ukrainienne a fait exploser les prix du pétrole et du gaz et ces deux ressources sont actuellement fortement demandées sur le marché

Avec ses gisements de pétrole et de gaz, la Côte d’Ivoire pourrait s’imposer à court terme comme un acteur incontournable dans l’approvisionnement mondial en hydrocarbures.Cela aura pour conséquence d’attirer d’importants capitaux dans les caisses de l’État. Le secteur minier est un autre filon qui présente d’immenses possibilités. L’industrie aurifère ivoirienne pourrait basculer dans une autre dimension. 

En 2010, la production d’Or ne dépassait pas les 10 tonnes, mais cette situation a connu un revirement spectaculaire ces dernières années. Pour l’année 2021, la production d’Or dépassait 40 tonnes. Ces chiffres de production sont en deçà de l’incroyable réserve aurifère de la nation éburnéenne. Pour divers experts, si la Côte d’Ivoire arrive à actionner des leviers ciblés, elle sera en mesure de concurrencer valablement des pays comme le Mali et le Burkina Faso.

Les perspectives les plus ambitieuses évoquent même la possibilité de détrôner le Burkina Faso qui est le premier pays exportateur d’Or en Afrique de l’Ouest. Ce lundi 21 novembre, la multinationale canadienne minière Endeavour Mining a annoncé la découverte d’un important gisement d’Or en Côte d’Ivoire. On parle de 3 millions d’onces d’or mis en lumière dans l’Est du pays. La compagnie minière qui opère aussi au Burkina Faso possède une concession d’exploration dans la zone de Tanda-Iguela qui est localisée à une trentaine de kilomètres de la frontière ghanéenne.

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Des gisements avec un potentiel colossal

Les chiffres annoncés par Endeavour Mining sur sa page Twitter sont tout simplement affolants. Le jackpot se trouve notamment au niveau du gisement d’Assafou qui abrite 14,4 millions de tonnes de ressources minérales indiquées titrant 2,33 g/t d’or pour 1,11 million d’onces et 32,9 millions de tonnes de ressources minérales inférées à une teneur en or de 1,80 g/t, soit 1,90 million d’onces d’or contenu.

En plus d’Assafou, Endeavour Mining a investi des moyens colossaux pour cibler d’autres gisements à très fort potentiel qui seront découverts à l’horizon 2023. Avec le projet de la mine de Tanda-Iguela qui abrite le gisement d’Assafou, Endeavour Mining possède deux mines en plus de celle d’Ity. Avec ses investissements énormes qui vont s’étaler sur une longue période, la multinationale minière canadienne espère ouvrir une troisième mine qui va offrir des retombées très fructueuses à la Côte d’Ivoire.

Sébastien de Montessus, le patron d’Endeavor Mining se montre très optimiste face aux perspectives en Côte d’Ivoire en s’exprimant en ces termes. « Avec cette nouvelle découverte importante et les succès de l’exploration dans l’ensemble de notre portefeuille, nous sommes en bonne voie pour atteindre notre objectif de découvrir entre 15 et 20 millions d’onces pour la période de 5 ans se terminant en 2025 ».

Réussir le pari de la redistribution de l’exploitation de l’Or

L’État ivoirien peut se frotter les mains, lui qui avait pour ambition de faire du secteur aurifère un pan important du développement économique. Les premières autorités comptent faire passer à 6 % la contribution du secteur minier au PIB d’ici 2025. Ce taux était de 3 % en 2021 et vu le boom minier qui se profile à l’horizon, les résultats risquent de dépasser les attentes du gouvernement.

Pour s’assurer que l’eldorado minier profite à l’ensemble de la population, le gouvernement ivoirien devra mettre en place des passerelles pour optimiser la redistribution des bénéfices de l’exploitation de l’Or. En d’autres termes, il faut dès à présent mettre en place des stratégies qui vont permettre de réorienter les bénéfices issus de l’exploitation minière.

 Il faut penser à court, moyen et long terme pour que le domaine aurifère puisse jouer convenablement son rôle de « boosteur » de l’économie ivoirienne. Le pays regorge d’une ressource humaine qualifiée capable de piloter de manière qualitative les flux de capitaux provenant de l’exploitation de l’Or. La Côte d’Ivoire va franchir un cap qui va la propulser dans une nouvelle dimension.

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