La jeunesse sénégalaise est un concentré de talents dans tous les domaines et Salam Madior Fall en est un exemple frappant. En 1999, alors que le monde s’acheminait vers un nouveau millénaire, Salam Madior Fall a eu la géniale idée de lancer le site seneweb.com. Pour ceux qui ne connaissent pas Seneweb, il s’agit ni plus ni moins de l’un des sites les plus populaires du Sénégal.
La plateforme affiche 350 000 visiteurs uniques par jour et l’audience ne fait que croître tant Seneweb possède une longueur d’avance sur ces principaux concurrents. La success-story du site est imputable à la vision, à l’audace et au dynamisme de Salam Madior Fall qui a cru à un projet novateur alors qu’internet en était à ses balbutiements sur le continent africain.
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Salam Fall et le chemin vers la réussite
Salam Madior Fall a vu le jour un 3 décembre 1976 et il a passé une grande partie de son enfance dans la région de Rufisque au Sénégal. Issu d’une famille modeste, le jeune Salam fut élevé à la “dure” par son père (marchand ambulant) et surtout sa mère (coiffeuse). Dans les premières années de sa scolarité, le jeune homme n’était pas un grand fan de l’école et cela se sentait dans ses résultats. Vu que le géniteur était très occupé dans sa quête de trouver la pitance quotidienne pour nourrir la famille, c’est la maman qui a pris les choses en main.
Ainsi, elle décide d’emmener son fils en Côte d’Ivoire notamment à Abidjan afin que celui-ci se concentre davantage sur ses études. La mère de famille n’y est pas allée avec le dos de la cuillère et Salam n’avait d’autre choix que de s’améliorer. Le changement a été radical et le jeune écolier est devenu très brillant avec des résultats scolaires impressionnants. Salam termine avec brio son cycle primaire en terre d’Eburnie avant de rentrer au Sénégal pour y décrocher son BFEM (Brevet de Fin d’Études Moyennes). En 1995, la mère de Salam Fall émigre vers les États-Unis. Son fils l’accompagne.
Ce dernier va essayer de croquer sa part de rêve américain en accédant à une éducation de qualité. Arrivé sur les terres de l’Oncle Sam, Salam se forme en anglais avant de pouvoir s’inscrire au collège. Au moment de l’inscription, le jeune garçon se voit notifier le fait que son BFEM n’est pas éligible et qu’il lui faut le BAC. Le fils de la Teranga tombe des nues et ses pensées commencent à s’entremêler. Heureusement, la direction du collège lui propose une alternative. Il se voit offrir la possibilité de passer un test pour obtenir un équivalent.
C’est la chance de sa vie, soit il réussit, soit il échoue et rentre au Sénégal. Commence alors des séances de nuits blanches et de travail acharné durant lesquels, Salam Fall va donner le meilleur de lui-même pour réussir son test. Finalement, il réussit son test et son rêve américain peut se poursuivre.
La naissance de seneweb.com
Au moment du choix de la filière post-BAC, le jeune homme choisit par défaut l’informatique. Comme il l’avouera lui-même, il a opté pour l’informatique, car il n’aimait pas du tout lire les livres. Sans le savoir, Salam Fall venait de jeter les bases de seneweb.com. Le choix par défaut va se révéler être une véritable passion pour le jeune sénégalais qui découvre un domaine extrêmement passionnant qui offre de multiples opportunités. Comme un poisson dans l’eau, il apprend très vite.
Il fait ses armes à l’Université Strayer, Washington District of Columbia où il décroche son diplôme. Aux USA, les talents ne chôment pas longtemps. C’est ainsi que Salam Fall se fait repérer par l’agence de télécom, Century Link. Il intègre la structure et y travaillera pendant une douzaine d’années. Dans ses recherches, Salam Fall tombe sur le site Abidjan.net et il a comme une révélation. Vient alors l’idée de mettre sur pied un portail internet qui va rassembler la diaspora sénégalaise. Voici comment naquit seneweb. Au tout début, la plateforme était un forum à travers lequel la diaspora sénégalaise pouvait aborder tous les sujets (politiques, sport, économie…).
Le forum a très vite rencontré du succès. Les planètes semblaient être alignées pour le jeune homme de 25 ans, car aux débuts des années 2000 son pays était en pleine mutation politique avec les élections générales. Seneweb constituait alors un espace d’expression de premier plan pour les sénégalais de l’extérieur. Cette effervescence politique a contribué à lancer seneweb.
Par la suite d’autres événements viendront donner du poids à l’initiative de Salam Fall. “Certains événements ont été du pain béni pour nous, avoue son fondateur. D’abord, il y a eu l’alternance de 2000, qui nous a propulsés. Ensuite, successivement les exploits des Lions du foot au Mondial 2002, les déboires d’Idrissa Seck avec l’affaire des Chantiers de Thiès, les Locales de 2009, les manifestations du 23 juin et, plus récemment, la chute de Wade en 2012” a livré le CEO de seneweb.
Les défis relevés par Salam Fall
Au vu de son succès retentissant, seneweb quitte le statut de forum pour devenir un portail d’information. La machine est lancée et voici comment le site va devenir l’une des plus grandes réussites de l’industrie de la presse au Sénégal. Comme vous pouvez le constater, seneweb ne s’est pas construit en un jour. Le site a connu des périodes mouvementées sous l’ère de la présidence d’Abdoulaye Wade.
En effet, Salam Fall a indiqué qu’il a reçu des propositions colossales venant de l’ancien pouvoir dans le but de racheter son média. Les propositions allaient de 600 millions de FCFA à 1 milliard. Malgré les multiples pressions, Salam Fall n’a jamais cédé et les représailles ne sont pas faites attendre. On lui a mis de nombreux bâtons dans les roues mais à chaque fois, seneweb arrivait à maintenir le cap. “De toute façon, même pour des centaines de milliards, je n’aurais pas vendu. Je n’ai jamais eu l’intention de vendre le site. J’ai accepté de discuter à l’époque juste pour avoir une idée de la valeur du portail” a signifié le sénégalais qui affirme que seneweb est un outil au service du peuple.
C’est la raison pour laquelle le site web a centralisé son modèle économique autour de la publicité et de la monétisation sur Google. Salam Fall évite les financements extérieurs, car il ne veut pas que sa ligne éditoriale soit influencée. “Seneweb ne roule que sur fonds propres grâce à la publicité et à ce que nous verse Google. Contrairement à ce que beaucoup pensent, nous connaissons parfois des difficultés financières. Mais, ce n’est pas pour autant que je vais solliciter des financements extérieurs. Tant que nos recettes pourront supporter nos dépenses, je suis l’homme le plus heureux” affirme le dirigeant de presse.
Où s’arrêtera seneweb.com ?
Aujourd’hui âgé de 45 ans, Salam Fall est un entrepreneur épanoui qui ne cesse d’innover afin de maintenir seneweb dans le peloton de tête des médias en ligne au Sénégal. Le père de trois enfants s’est donné les moyens de recruter les meilleurs collaborateurs (journalistes, graphistes, photographes…) afin de constituer une équipe de choc pour produire du contenu de haut niveau qui répond aux attentes des Sénégalais. Lorsque vous parcourez le site, différentes rubriques vous sont proposées et vous allez vous laisser emporter par un torrent d’actualités premium.
Salam Fall met un point d’honneur à fournir un cadre de travail optimal à ses collaborateurs avec des avantages spéciaux. Il ne lésine pas sur les moyens pour mettre à l’aise son équipe, car il est conscient que pour obtenir le meilleur de ses collaborateurs, il faut que ces derniers soient bien traités sur le plan salarial. Homme très discret, Salam Fall se fait très peu voir. Il prône l’efficacité et l’excellence dans la discrétion, sans tambour ni trompette.
Seneweb a grandi à partir de périodes charnières et son patron a toujours mis en avant l’innovation pour avoir un train d’avance. L’équipe dispose de locaux à Dakar et aux États-Unis pour être beaucoup plus performant. Avec l’émergence de l’intelligence artificielle, de nouvelles perspectives se profilent à l’horizon pour le monde de la presse et nul doute que Salam Fall va intégrer cette variante dans son projet.
Le site : https://www.seneweb.com/