Le potentiel du continent africain n’est plus à démontrer. Tous les indicateurs montrent que l’Afrique sera dans les années à venir l’une des plus importantes places fortes de l’économie mondiale. Le continent a manqué les différents processus qui ont façonné l’économie mondiale au cours des siècles derniers. Malgré son retard industriel, l’Afrique est aujourd’hui consciente de ses immenses potentialités dans tous les secteurs d’activités, notamment l’industrie agroalimentaire.
Sommaire de l'article
Avec son potentiel dans l’agroalimentaire, l’Afrique est convoitée
D’après les chiffres de la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Afrique consacre de manière annuelle une enveloppe de près de 35 milliards de dollars aux importations alimentaires, un paradoxe quand on connaît l’immense potentiel du continent. L’Afrique possède une grande partie des terres arables du monde en plus de bénéficier d’un relief et d’un climat qui favorisent l’optimisation de l’Agriculture et de l’élevage. Ces deux domaines offrent des perspectives quasi illimitées à l’industrie agroalimentaire en Afrique.
Avec une industrie agroalimentaire bien structurée qui s’approprie différentes innovations, plusieurs spécialistes affirment que le continent africain sera le moteur de la production alimentaire mondiale à moyen terme. Ce secteur stratégique est en mesure de générer plusieurs milliards de dollars pour le continent à l’orée 2050. Les plus grandes multinationales de l’industrie agroalimentaire sont déjà dans les startings-blocks pour se positionner. Le potentiel est présent et énorme, mais le continent doit faire face à des défis, notamment ceux liés aux changements climatiques et à l’immigration.
Comment l’innovation va apporter un nouveau souffle à l’industrie agroalimentaire ?
Par conséquent, l’Afrique doit adopter une vision et enclencher des stratégies novatrices qui vont lui permettre d’optimiser ses rendements agricoles, de réduire l’impact des engrais et des pesticides sur les cultures puis de maîtriser les techniques d’irrigation. Pour tirer le maximum de profits de son secteur agroalimentaire, le continent doit recourir à diverses innovations technologiques. Bien sûr, ces technologies devront être adaptées à un certain nombre de facteurs typiques au continent. Pour cela, l’Afrique peut prendre exemple sur des nations qui sont aujourd’hui des références dans le domaine de l’agroalimentaire.
On pense notamment au Brésil, au Japon, Israël, la Corée du Sud ou encore le Vietnam. Ces pays, qui sont chacun confrontés à divers aléas, ont réussi à mettre en place des systèmes d’exploitation performants qui leur permet d’optimiser leurs rendements à tout moment de la saison. À l’instar de ces nations, l’Afrique peut s’appuyer sur un ensemble de technologies de référence pour accroître sa productivité agricole, et impacter par récurrence un domaine complémentaire comme l’élevage. Allons à la découverte de ces technologies qui peuvent apporter une véritable value à l’agriculture africaine.
Les capteurs de sol, de lumière, d’eau et de température
Ces composantes technologiques permettent de mieux maîtriser le bon épanouissement des plantes en comblant leurs besoins en eau et en substances minérales. Les capteurs d’eau offrent cet avantage de pouvoir utiliser de manière optimale la ressource en eau, ce qui permet de réduire considérablement les pertes de rendement. Les capteurs de lumière eux permettent de mesurer la réflectance de la lumière sur les plantes.
En d’autres termes, cet instrument permet d’évaluer la quantité d’azote nécessaire pour la bonne croissance d’une plante donnée. Les capteurs de sols ou de températures donnent la possibilité à l’exploitant agricole de maximiser la fertilité de ses sols par le contrôle du pH, de la teneur en matière organique, de la conductivité électrique ou du niveau d’élévation. Ajouter à ces différents capteurs, la télédétection peut également apporter un gros plus grâce à l’imagerie par satellite ou aérienne. Avec ce système, les agriculteurs seront en mesure d’avoir des renseignements de pointe sur la santé des plantes.
Lire aussi : Les 7 plus grands agriculteurs de l’Afrique : voici comment ils font des millions de dollars
La technologie de précision
Pour jouer pleinement son rôle d’acteur clé de l’alimentation mondiale, le continent africain devra proposer des aliments de très bonnes qualités. Le moindre détail peut faire toute la différence, raison pour laquelle il faut que l’Afrique soit au diapason en ce qui concerne les innovations technologiques dans l’Agriculture.
Parmi ces instruments de pointes qui peuvent être mis en avant en Afrique, on peut évoquer les systèmes de navigation RTK, les systèmes de circulation contrôlés et les systèmes de drains de drainage. Ce sont des technologies dotées de lecteurs et de systèmes d’arrêts qui permettent à l’agriculteur de déceler les moindres insuffisances mêmes les plus infimes d’une culture donnée et d’apporter des corrections si nécessaires.
L’automatisation conservatrice
Pour limiter les impacts des éventuelles erreurs humaines sur les rendements, l’automatisation conservatrice donne l’atout aux agriculteurs de pouvoir exclure diverses contraintes de façon très précise. L’Afrique peut s’en inspirer pour créer un schéma innovant à son contexte et vulgariser le concept à un maximum de producteurs. Ce système d’automatisation regroupe :
- L’automatisation des fonctions de conduite telles que la gestion intelligente de l’alimentation.
- La direction GPS
- L’automatisation programmable
- Les presses à balles automatiques
- L’automatisation du contrôle par l’opérateur des moissonneuses-batteuses et des ensileuses
Les produits biologiques et hybrides
Les recherches scientifiques, notamment biologiques, sont très avancées dans le secteur de l’agriculture. Cela a permis d’élaborer de nouvelles variétés de culture avec des fonctions biologiques hybrides qui confèrent aux organismes végétaux, une capacité de résistance importante aux parasites. Ci-dessous, découvrez quelques-unes de ces spéculations (variétés de cultures) biologiques et hybrides qui font basculer l’agriculture dans une autre dimension et dont l’Afrique peut s’inspirer :
- Cultures à croissance précoce et produits de traitement des semences
- Polymère de graine soluble dans l’eau conçu pour lier les rehausseurs de performances biologiques et les protecteurs de semences
- Biofongicides utilisés pour protéger le soja
- Produits de biofertilité
- Hybrides de maïs, avec pour objectif d’augmenter le rendement de la céréale aux niveaux d’azote existants ou d’en maintenir le rendement actuel avec des niveaux d’azote réduits.
- Produits biopesticides
- Hybrides de maïs résistant à la sécheresse
Le contrôle de la bande à taux variable
Ce schéma novateur est l’un des plus audacieux dans le domaine de l’agriculture. Il repose sur deux principaux points que sont :
- Un pré-calcul de la taille du terrain sur lequel les intrants doivent être utilisés
- Un pré-calcul de la productivité relative de différentes zones du terrain
Ainsi, avec ce mécanisme, il est possible de réduire les coûts liés à l’ensemencement des semences à travers une bonne gestion de l’engrais et des diverses substances naturelles qui interviennent dans la croissance des plantes. À ce niveau, un partenariat stratégique entre les différents acteurs de l’industrie agroalimentaire et les pouvoirs publics peut déboucher sur l’élaboration d’un concept qui va permettre de produire d’une alimentation saine spécifique au continent africain
Les machines agricoles robotisées et les drones
Si le continent africain veut assumer pleinement son rôle de leader dans le secteur agroalimentaire, il va falloir mettre en place des mécanismes qui permettront de mécaniser les processus agricoles. Cela se ressentira au niveau des points suivants :
- La récolte
- La cueillette des fruits et légumes
- Le labour
- L’entretien du sol
- Le désherbage
- La plantation
- L’irrigation
L’économie africaine et les nouvelles débouchées qu’offrent l’industrie agroalimentaire
L’industrie agroalimentaire en Afrique détient de nombreux atouts pour connaître un développement fulgurant. Les innovations technologiques dans le domaine de l’agriculture ont des répercussions sur d’autres filières. En effet, des produits de qualité seront mis à la disposition du système agroalimentaire, toute chose qui favorisera une bonne transformation avec l’élaboration de denrées authentiques.
Dès lors, le marché africain sera ravitailler avec des produits alimentaires « Premium » qui vont constituer une base solide pour la mise en place d’une économie circulaire. Par la suite, le continent pourra exporter sa production agroalimentaire aux quatre coins du monde dans un cadre fiscal et douanier fortement optimisé.
Le continent va ainsi bénéficier d’une entrée importante de capitaux et son label agroalimentaire sera une référence. Des initiatives et des projets sont déjà en marche pour donner une nouvelle impulsion à l’industrie agroalimentaire. De jeunes entrepreneurs visionnaires, créent des technologies agricoles abordables et accessibles pour les exploitants du continent. Les domaines agricoles et pastorales sont entrain de connaître des bouleversements grâce à l’introduction d’outils numériques tels que le cloud, la connectivité, les logiciels open source. Avec cette saine émulation, le continent sera en mesure de :
- Créer des schémas technologiques qui résolvent des problèmes directs de production agroalimentaire
- Créer des applications d’information ou d’éducation agricoles
- Créer des applications de mise en contact pour dénicher de nouveaux marchés
- Créer des applications météorologiques pour mieux s’adapter aux aléas climatiques
Tous les ingrédients sont réunis afin de permettre au continent africain de relever le défi de la sécurité alimentaire aussi bien en Afrique que dans le monde. L’explosion démographique, le changement climatique, les conflits armés, la raréfaction des ressources sont des contraintes qui accablent les acteurs de la chaîne agroalimentaire.
L’Afrique possède une ressource humaine qualifiée et innovante pour produire en quantité suffisante des denrées alimentaires qui s’adaptent aux nouvelles contraintes environnementales et qui offrent des produits atypiques aux consommateurs.
Les scientifiques, les innovateurs, les exploitants agricoles et pastoraux, les dirigeants africains doivent se retrouver dans un cadre pour élaborer une feuille de route qui va faire de l’industrie agroalimentaire un véritable moteur pour l’économie du continent. Les opportunités sont présentes et elles n’attendent qu’à être exploitées.