La mine d’or de Bomboré, un nouveau filon pour l’économie burkinabè

la mine d'or de Bomboré

Voilà plus d’une dizaine d’années maintenant que le Burkina Faso est devenu un grand producteur d’Or au Burkina Faso. Le métal jaune est devenu l’un des principaux piliers de l’économie du pays des Hommes Intègres.  Les perspectives dans le secteur aurifère burkinabè sont très alléchantes comme en témoigne la récente entrée en production commerciale de la mine d’Or de Bomboré. L’or est le premier produit d’exportation du Burkina Faso et son abondance dans le sous-sol de ce pays d’Afrique de l’Ouest attire la convoitise de nombreux investisseurs.

L’or pilier incontournable de l’économie nationale

Selon les chiffres du ministère des Mines et des carrières, l’extraction de l’Or participe en moyenne à 70 % des recettes d’exportation. La contribution directe de l’exploitation de l’Or au budget de l’État est passée de 190 milliards en 2016 à 276 milliards en 2019. Ces chiffres affolants montrent à quel point le secteur aurifère est dynamique et source de création de richesse pour la population.

Le boom minier burkinabè a connu deux principales phases. Il y a d’abord eu la forte implantation de l’orpaillage traditionnelle au début des années 2006 qui a permis à de nombreux « orpailleurs » d’engranger de très bonnes recettes qu’ils ont ensuite réinvesties dans l’économie circulaire avec la création d’une valeur ajoutée dont a bénéficié de nombreuses communautés.

Par la suite, au début des années 2010, de grandes multinationales ont commencé à déferler sur le territoire burkinabè pour se tailler une part du gâteau aurifère burkinabè. Dès lors, l’économie du pays a commencé à connaître une mutation. Les investisseurs sont alors venus de partout (Canada, Russie, Australie, Turquie…).

Les principales firmes qui interviennent dans le secteur de l’extraction de l’Or au Burkina Faso sont les suivantes :

  • Endeavour 
  • Burkina Mining Company
  • MNG Gold
  • Roxgold
  • Société des mines de Sanbrado
  • Iamgold Essakane
  • Semafo
  •  NordGold

Les trois dernières cités se taillent la part du lion avec des investissements qui oscillent entre 408 et 140 milliards de FCFA. Le potentiel aurifère du Burkina Faso est très important ce qui lui a notamment permis d’occuper en 2016 la place de 5e producteur d’Or du continent africain.

Exploitation aurifère et crise sécuritaire

Les différentes perspectives issues de l’exploitation aurifère sont actuellement mises à mal par la situation sécuritaire instable du Pays des Hommes Intègres. Depuis 2016, le Burkina Faso est confronté au phénomène du terrorisme qui a endeuillé les populations et siphonné du même coup l’économie nationale.

Les incursions armées terroristes avaient débuté dans la région du Nord avant de se généraliser sur l’ensemble du territoire. Le contrecoup subi par le secteur aurifère a été très rude. Les groupes armés terroristes ont pris pour cible diverses mines d’or avec un corollaire de morts et de destruction d’infrastructures. Avec la dégradation continue de la situation sécuritaire, les investissements dans la production aurifère sont aux ralentis. 

La recherche de nouveaux gisements est rendue difficile et cela instaure un climat de confiance qui ne profite pas aux caisses du pays. Les pertes enregistrées par l’économie nationale sont énormes. Au vu de l’extrême importance de la production de l’Or, les premières autorités ont pris un grand nombre de mesures pour permettre au secteur de continuer à jouer son rôle de pilier de l’économie nationale.

Bomboré, bonne nouvelle pour le secteur aurifère

La sécurité au niveau des sites miniers a été renforcée et les forces de défense et de sécurité sont désormais très bien équipées et outillées pour assurer la protection des complexes miniers. Grâce aux efforts de l’État burkinabè la situation s’améliore et les investisseurs regagnent confiance. On le constate avec la mine d’Or de Bomboré qui est située dans la région du Centre.

Cette mine, détenue à 10 % par le gouvernement burkinabè, est gérée à 90 % par la société canadienne Orezone Gold. Ladite mine est entrée en production en septembre 2022 avec une production annuelle estimée à 118 000 onces d’or sur une période de 13 ans. Depuis ce 1er décembre, la mine d’Or de Bomboré est officiellement entrée en production commerciale ce qui indique que les capitaux vont commencer à affluer aussi bien dans les caisses d’Orezone Gold que dans ceux de l’État burkinabè. 

L’annonce a été faite par le PDG du groupe, Patrick Downey sur son compte Twitter. « La production commerciale à Bomboré est une étape importante et transforme la société en producteur (…). Nous nous concentrons sur l’optimisation de la performance de l’usine et l’augmentation constante du débit ». Le site minier de Bomboré possède un immense potentiel et de plus des recherches prometteuses ont actuellement lieu dans cette zone du centre du Burkina Faso.

Comment mieux réinvestir dans la manne aurifère ?

Bien vrai que l’urgence sécuritaire capte une bonne partie du budget de l’État, les autorités locales de la zone de Bomboré peuvent soumettre des plans de développement audacieux aux dirigeants de la transition burkinabè. L’objectif est d’utiliser de manière efficiente la manne issue de l’exploitation aurifère pour élaborer des projets structurants au profit de la population.

Les différents acteurs peuvent prendre exemple sur les acteurs du domaine de l’orpaillage traditionnel qui sont su mettre en place un modèle économique où toute la communauté bénéficie des retombées de l’activité. De par le passé, l’État burkinabè est resté dans un modèle standard d’utilisation des capitaux provenant de l’exploitation moderne de l’or. Il serait judicieux que dès la base c’est-à-dire à partir des zones d’exploitation (cas de Bomboré) que les décideurs locaux puissent établir des stratégies de développement durable qui seront financés par l’argent de l’or.

La rentabilité de la mine d’or va s’étaler sur une dizaine d’années raison pour laquelle il faut se projeter pour bâtir un environnement attractif qui va continuer d’attirer d’autres investisseurs dans des secteurs comme l’agriculture, l’élevage, le textile, les biens et services, les énergies renouvelables. L’État et les populations seront toujours les gagnants avec l’avènement de nouvelles perspectives économiques et sociales. Avec cette stratégie qui se greffera sur tout le domaine aurifère, le Burkina Faso deviendra une référence, un pays à forte vocation minière qui utilise la rente de l’Or pour impulser l’ensemble des secteurs d’activités de son économie.  

Lire aussi : La Côte d’Ivoire, futur mastodonte de l’exploitation de l’Or

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