Bénin : la zone industrielle de Glo Djigbe, futur hub économique de l’Afrique de l’Ouest

Bénin la zone industrielle de Glo Djigbe

Le Bénin est considéré comme l’un des pays à plus fort potentiel économique de la zone de l’Afrique de l’Ouest. Ce pays qui fait frontière avec le Nigéria, le Niger, le Burkina Faso, le Togo regorge de nombreuses potentialités pour devenir un « dragon africain ». 

Depuis quelques années maintenant, le Bénin a entrepris un vaste plan de réforme de son économie. Que ce soit dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage, de l’import-export, du numérique, de l’exploitation des ressources forestières et minières, le Bénin souhaite optimiser son économie pour conquérir différents marchés internationaux. 

C’est dans ce sens que le projet de la zone industrielle de Glo Djigbe (GDIZ) a vu le jour. Il s’agit d’un projet pharaonique de plus d’un milliard de dollars qui va contribuer à faire basculer l’économie du pays dans une autre dimension.

La zone industrielle de Glo Djigbe, un projet ambitieux

la zone industrielle de Glo Djigbe

Pour de nombreux experts économiques, il s’agit de l’un des projets les ambitieux du continent africain. Que représente le projet de zone industrielle de Glo Djigbe en termes de création de richesse ? Comment le Bénin peut faire de ce projet une boussole pour la dynamisation de son économie et un vecteur de création d’emploi pour la population ? Africaiswealth vous décortique tout. 

Le 08 décembre 2019, l’État béninois signait un accord de partenariat avec le développeur panafricain de zones économiques spéciales ARISE pour la mise en œuvre du projet zone industrielle de Glo Djigbe. La zone économique de Glo Djigbe a tapé dans l’œil de nombreux investisseurs venus de tous les horizons. 

Plus d’une trentaine d’investisseurs nationaux et internationaux se sont engagés avec la Société d’investissement et de promotion de l’industrie (SIPI-Bénin) pour installer des chaînes d’unités de production dans la zone industrielle de Glo Djigbé. Cette zone du Bénin va abriter plusieurs chantiers économiques qui vont propulser le pays au rang de hub ouest africain. 

Glo-Djibgé est un district localisé dans la commune emblématique d’Abomey-Calavi. La capitale Cotonou est située à environ 18 km d’Abomey Calavi ce qui laisse entrevoir de fort belles perspectives pour les opérateurs économiques. En effet, la distance Cotonou Glo djigbe étant négligeable, la GDIZ pourra bénéficier d’un environnement administratif dynamique, toute chose qui va faciliter le climat des affaires et ravir les investisseurs. L’arrondissement d’Abomey-Calavi va aussi devenir le siège du second aéroport international du Bénin.

Une zone industrielle qui va changer la donne 

L’infrastructure est en cours de construction et elle permettra au pays d’accroître sa puissance économique. Des sources concordantes signifient que 32 entreprises se sont déjà installées à la GDIZ. Pays avec d’importantes potentialités agricoles, la zone industrielle de Glo Djigbe permettra à l’ancien Dahomey de transformer diverses spéculations agricoles telles que l’ananas, le karité, le soja, les agrumes… Pays avec d’importantes potentialités agricoles, la zone industrielle de Glo Djigbe permettra à l’ancien Dahomey de transformer diverses spéculations agricoles telles que l’ananas, le karité, le soja, les agrumes… 

En d’autres termes, le GDIZ va abriter 14 unités industrielles de transformation de la noix de cajou, 6 unités industrielles de transformation de fibre de coton, 29 unités industrielles de confection de vêtements. L’industrie textile locale sera fortement mise en valeur au niveau du pôle industriel. 

Avec son statut de premier producteur de coton d’Afrique, le Bénin compte transformer sur place son or blanc afin de créer de la valeur ajoutée. À noter que la grande partie de la production cotonnière béninoise est exportée de manière brute sans aucune transformation vers les marchés internationaux et notamment le Bangladesh. Pour optimiser son industrie du textile, le pays a donc pour ambition de transformer son coton localement et créer de nouvelles débouchées pour l’ensemble des acteurs du textile. 

Un pôle économique qui va profiter à plusieurs nations de l’Afrique de l’Ouest 

La zone industrielle de Glo-Djigbé va donner l’opportunité au Bénin de dynamiser son secteur du vêtement avec des exportations vers les pays du monde entier. Letondji Beheton, le Directeur général de la GDIZ a laissé entendre ceci : « Nous avons décidé que, dans ce pays, nous n’allons pus vendre ce coton de façon brute, nous allons le transformer, surtout en installant des usines intégrées de textiles qui se chargeront de la filature, du tricotage, de la confection de vêtements ». 

Les propos de Letondji Beheton concordent avec la nouvelle dynamique que va installer le GDIZ. Son impact socio-économique est immense avec la création de pas moins de 15000 emplois et la disposition de capitaux qui vont renflouer les caisses de l’État. 

Les responsables de la zone industrielle parlent du déploiement de milliers d’employés dans trois usines textiles qui auront la capacité de traiter 40000 tonnes de fibre de coton par an. Regroupés au sein de diverses associations et coopératives, les producteurs de coton se réjouissent du démarrage des activités de la zone industrielle de Glo-Djigbé. Elle permettra aux cotonniers de vendre leurs récoltes à des prix très attractifs qui vont leur permettre de mieux vivre de leur activité et de se projeter avec confiance sur le long terme. 

Les pays frontaliers du Bénin tels que le Mali, le Togo, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire qui sont également producteurs de coton vont également pouvoir bénéficier des opportunités de la zone industrielle de Glo-Djigbé. Dès lors, ce pôle industriel deviendra un exemple d’intégration économique sous régionale qui va booster l’économie au niveau de la zone de l’Afrique de l’Ouest. 

Un modèle à développer aux quatre coins de l’Afrique 

Le GDIZ va s’étendre sur une superficie de 1640 hectares avec la création de nombreuses zones. Il y aura une zone commerciale, des industries de fabrication de vêtements, des industries agroalimentaires, des unités spécialisées dans le domaine du bois, une zone industrielle qui va optimiser les processus d’achat et de location pour les industriels nationaux et internationaux. Un espace de stockage sera par ailleurs à disposition. Les perspectives sont vraiment intéressantes pour le Benin notamment en ce qui concerne la question de l’employabilité des jeunes. 

Selon l’Afrobaromètre, l’ensemble des activités de la zone industrielle de Glo-Djigbé va générer la création de près 300.000 emplois d’ici à la fin 2030 avec, en outre, 100 000 emplois pour la transformation de la noix de cajou et 250 000 emplois pour le secteur du textile. Des opportunités apparaîtront dans des secteurs porteurs comme celui de la logistique. Les jeunes pousses béninoises seront alors en mesure d’exceller dans la gestion des stocks, la gestion des achats, la gestion des parcs automobiles, la gestion des opérations d’importation-exportation, la gestion de la logistique agricole et la logistique de production.

L’économie nationale disposera alors d’une ressource humaine extrêmement qualifiée qui va apporter une forte valeur ajoutée au processus de développement du pays. Le GDIZ est un très bel exemple de développement endogène qui peut servir de boussole à plusieurs nations de l’Afrique subsaharienne. Une zone économique pensée par les africains, gérer par les africains qui prennent en compte les réalités du continent avec la création de multiples opportunités pour la population. 

Lire aussi : Quand le secteur de la friperie booste l’industrie du textile en Afrique

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