La digitalisation et le numérique: l’Afrique est-elle en train d’entreprendre pour des lendemains meilleurs ?

De nos jours, la digitalisation et le numérique font partie intégrante de tous les aspects du monde entier. Cependant, il existe un écart réaliste entre le reste du monde et l’Afrique en matière de technologie.

Que fait l’Afrique pour combler ce vide ? Est-ce qu’en matière de digitalisation et du numérique, le continent africain est en train d’apprendre pour des lendemains meilleurs ?

En effet, si l’on doit considérer le grand fossé entre les continents ancrés dans la technologie, le fossé qui sépare le continent de ces continents numériques est énorme.

Pour s’assurer des lendemains meilleurs, le continent africain est obligé de connaître la digitalisation et le numérique.

Voici 5 raisons fondamentales pour faire de la transformation digitale, la clé de l’émergence africaine

 

1. L’appui sur le digital pour insuffler une nouvelle dynamique au secteur agricole

Cela fait des décennies que le TIC (Technologie de l’Information et de la Communication) a été identifié comme un secteur prioritaire. Cependant, les TIC n’ont jamais cessé de démontrer le réel impact qu’ils avaient sur les autres domaines. Aujourd’hui, grâce aux TIC, le domaine agricole se veut de plus en plus modernisé.

De nos jours, c’est l’E-Agriculture qui incarne le secteur agricole. En effet, des systèmes intégrés d’informations permettent de constituer une plateforme pour ainsi bien diriger les filières agricoles. A travers la digitalisation, les informations facilitent l’apprentissage et améliore les techniques de productions agricoles.

Le monde dispose des équipements de pointe pour moderniser le domaine agricole. Ainsi, plus de la moitié de la population africaine utilise un téléphone portable ce qui montre la pénétration croissante de la téléphonie mobile en Afrique. Les projets e-Agriculture contribuent fortement aux échanges sur les marchés agricoles, à la gestion durable des forages et à sonder les populations afin de résoudre les problèmes liés au développement dans chaque région.

Comme exemple, nous pouvons citer le projet AgriPME au Togo ou encore la création d’un Observatoire agro-météorologique (OAM). Sous la supervision, du Fonds des nations unies pour l’alimentation (FAO), OAM supervise les risques climatiques dans le secteur agricole.

2. L’alphabétisation informatique pour pousser les jeunes à devenir plus créatif

L’analphabétisme est l’un des grands maux qui gangrène ce monde. A cela s’est ajouté, la non connaissance des TIC qui accuse un retard considérable entre les jeunesses des différents continents.

Le digital est un domaine où la créativité est sans limites. Vous n’avez pas besoin de formules mathématiques pour vérifier cela car les pays industrialisés l’ont clairement démontré avec les cours à distance. Aujourd’hui, l’on parle de e-learning. L’accès des cours via internet a permis de pouvoir encadrer les grandes vagues d’étudiants qui émanent des lycées chaque année.

Cependant, permettre aux étudiants de pouvoir suivre les cours en ligne dans de bonnes conditions est un lourd défi que l’Afrique essaie de relever. Les problèmes qui se posent est que la majorité des universités en Afrique ne disposent pas d’équipements informatiques de dernière génération ainsi que d’une bonne connexion internet stable.

L’implémentation des TIC dans les formations académiques et pédagogiques permettrait à la jeunesse de construire leur savoir sur de bonnes bases. Aujourd’hui, la programmation informatique est une chose indispensable si l’Afrique veut concourir sur le plan mondial.

Une alphabétisation dans le codage informatique est un premier pas pour l’Afrique pour ainsi se placer sur l’échiquier mondial.

En quoi le codage informatique apporte un plus à l’Afrique ?

  • Une introduction au codage permettra de réduire l’écart des compétences, en responsabilisant les jeunes à réussir leur carrière et en équipant les entreprises pour une croissance durable.
  • En outre, la formation en programmation informatique va déclencher le pouvoir de créativité qui sommeille chez les jeunes et en faire des développeurs de talents, dotant ainsi l’Afrique de compétences nécessaires pour installer sur le continent une performante industrie de la sous-traitance dans le développement de logiciels qui semble jusque-là la chasse-gardée des Indiens, des Chinois et des Vietnamiens.

Le but ultime est de numériser tout le continent africain. Sans ça, l’Afrique aura toujours un retard considérable.

3. Capitaliser sur les innovations issues du paiement mobile pour inventer de nouveaux services financiers

Le secteur bancaire africain se porte bien mais ce que l’on constate est que les opérateurs imposent leurs produits à savoir l’e-paiement, le transfert d’argent en ligne, règlement de factures en ligne, inscription en ligne aux banquiers.

Quelle serait la meilleure solution aux banques pour tirer tous les avantages des transactions en ligne ?

A cette question, se présentent des réponses à la fois objets de solution et de défis

  1. S’approprier le digital pour réinventer la relation Banque/entreprises qui figure parmi les premières activités applicatives d’une banque 
  2. Capitaliser sur les innovations issues du paiement mobile pour créer de nouveaux services financiers tels que la FinTech qui permet à un entrepreneur local de faire financer en ligne son projet par des investisseurs se trouvant dans d’autres pays

Cependant, il existe plusieurs raisons pour lesquelles le secteur bancaire africain doit relever ces défis mais une est très essentielle : : la réduction annoncée du nombre d’emplois dans le secteur bancaire dans les quinze prochaines années. Selon une étude de l’Union européenne (UE), plus de 2 millions d’emplois seront supprimés dans les banques, précisément au niveau des opérations de caisse et de la relation client du fait de l’activisme des FinTech et des opérateurs télécoms.

Cette ultime raison devrait normalement pousser les établissements financiers ont tout intérêt à investir dans l’e-Banking.

Selon les spécialistes : « les enjeux de la transformation digitale des banques sont également motivés par les besoins du commerce international. Une enquête de Sage au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) révèle que 82% des entreprises de cette zone commercent ou prévoient de le faire avec l’Europe. 77% d’entre elles ont des relations commerciales avec d’autres entreprises de la même sous-région. Pour améliorer leur compétitivité mais également favoriser les échanges entre l’Afrique, l’Europe et le reste du monde, les banques africaines ont intérêt à adopter les normes internationales pour les messages financiers, ouvrant la voie à des schémas d’unification ou d’harmonisation des transactions sur des socles techniques internationaux ».

Pour les experts du secteur bancaire : « le processus de transformation digitale des banques est également motivé par les besoins du commerce international. Une enquête de Sage au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) révèle que 77% des entreprises de cette zone ont des relations commerciales avec d’autres entreprises de la même sous-région. Pour améliorer leur compétitivité mais également favoriser les échanges interafricains et extra-africains, les banques africaines doivent adopter les normes internationales concernant les messages financiers, ouvrant la voie à des schémas d’unification ou d’harmonisation des transactions sur des socles techniques internationaux ».

4. Dématérialiser les procédures et documents administratifs pour améliorer l’efficacité des entreprises

Rares sont les Etats africains où un usager de l’Administration publique peut lui-même opérer à partir de son domicile ou de son bureau, la demande d’un document administratif et pouvoir l’imprimer ou le réceptionner dans l’agence postale la plus proche ; le cachet postal faisant ici foi et donnant une valeur probante au document reçu. Pourquoi accroître l’usage des TIC par les agents ou favoriser la pénétration du numérique au sein de la population si c’est pour en bafouer les conséquences logiques quand elles doivent permettre un meilleur service public ?

La vérité est que l’Afrique n’a plus d’autre choix. Jusqu’en 2015, aucune nation du continent ne figurait dans le « Top 20 des Pays de l’E-Government Development Index » ni dans celui des pays de l’indice des services en ligne (OSI) (Département des Affaires économiques et sociales des Nations Unies – UNDESA).

L’intégration des TIC dans la plupart des Administrations publiques africaines ayant consisté jusque-là à donner l’importance à la communication entre l’Administration et les usagers, ce qu’il reste donc à faire, c’est de permettre aux usagers de « consommer » les services administratifs via le numérique. Pour y parvenir, les experts recommandent d’informatiser le backoffice. C’est-à-dire dématérialiser l’ensemble des documents et procédures administratives. But de la manœuvre :

  • Constituer une base de données dans le système d’information de chaque ministère et de chaque service public. Seconde étape de la transformation digitale
  • Réussir l’interopérabilité entre Administrations et ouvrir les systèmes d’information aux différents acteurs de la chaîne de valeur ainsi qu’aux citoyens.

Dans ce cadre, les spécialistes ont donné un exemple très simple.

« Un Gabonais résidant au Sénégal pourra commander à distance son extrait d’acte de naissance et le recevoir en l’espace d’une semaine via l’agence postale la plus proche de son domicile sans être obligé de prendre l’avion, venir au Gabon pour pouvoir retirer ledit document ».

Ce processus est déjà disponible au Maroc et c’est une preuve vivante de la transformation digitale.

5. Transformer les entreprises pour mieux comprendre le parcours client

Dans cette ère digitale portée par le Cloud, les objets connectés, le Big Data, les réseaux sociaux et la mobilité, 70% des décisions d’achat sont déjà prises par le client avant même de rencontrer le commercial de la société pour la simple raison que via le Big Data, il a une source d’informations énorme.

Il peut consulter en ligne pour s’informer sur la qualité des produits qu’il veut acheter. Le défi pour les entreprises, c’est justement de suivre cette réalité-là. Pour les experts, cela implique la transformation digitale des procédures, des processus et des pratiques pour, d’une part, comprendre le parcours client (c’est-à-dire ce que le client a dans la tête), et d’autre part, être attractive.

Certes, les entreprises africaines ont beaucoup à perdre mais encore beaucoup plus à gagner en digitalisant tout ce qui peut contribuer à l’essor économique.

La digitalisation, le dernier recours de l’Afrique pour s’assurer un lendemain meilleur

Le continent africain doit se réveiller et prendre conscience de son retard. L’Afrique doit commencer par apprendre pour se faire une place dans le numérique. Plus vite c’est fait mieus ce sera.

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