Les métaux rares occupent actuellement une grande place au sein de l’économie mondiale. Ils sont omniprésents dans notre quotidien et la plupart du temps le grand public n’y prête pas grande attention. Par contre, les plus grandes firmes technologiques du monde se livrent une bataille sans merci pour obtenir des marchés d’approvisionnements en métaux rares. Le Zircon, un minerai rare fait partie de ces métaux tant recherchés et le Sénégal dispose de gisements parmi les plus importants au monde.
Il est fort probable que votre tasse de café, votre appareil dentaire, votre implant médical, les plaques de frein de votre voiture contiennent une partie de zircon extraite au Sénégal. Les métaux rares constituent la pierre angulaire du système économique actuel notamment dans le domaine des innovations technologiques, la recherche scientifique, les énergies renouvelables. Avec son Zircon, le Sénégal s’est aujourd’hui imposé comme l’un des principaux producteurs du monde. De grandes multinationales se bousculent sur les terres de la Teranga afin d’obtenir des contrats d’exploitation.
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Le zircon, un minerai indispensable dans certains domaines
Le zircon est un minerai unique en son genre qui a contribué à l’ancrage de nombreuses civilisations. Des recherches ont permis de montrer que le minerai était déjà utilisé dans les peuples de l’antiquité. Le zircon qui est également appelé Silicate de zirconium possède la propriété d’être très résistant aux fortes températures. Le Zircon est très robuste, opaque et avec son pouvoir blanchissant on le retrouve dans la constitution des frittes et des vernis qui sont la plupart du temps utilisés sur les céramiques, les carrelages ou encore les équipements sanitaires.
L’industrie automobile, aéronautique et nucléaire, fait aussi énormément recours au zircon pour la fabrication de divers équipements et composants. Dans le secteur de la joaillerie, le zircon représente un élément de premier choix grâce à ses propriétés anti-abrasives et sa brillance qui le rapproche du diamant. Avec ces différentes vertus, le zircon entre dans la composition des prothèses dentaires. C’est donc ce minerai aux multiples qualités que l’on retrouve en grande quantité au Sénégal.
Son exploitation se déroule au niveau de plusieurs sites comme celui situé dans le désert de Lompoul à 150 km au nord de la capitale Dakar. Le processus d’exploitation est géré par la multinationale minière Tizir avec sa branche Grande Côte Opérations. Cette filiale de Tiziz est détenue à 90% par la firme française Eramet et à 10% par l’État sénégalais. Le gisement de zircon du site de Lompoul est le quatrième plus grand du monde. Selon les chiffres livrés par le ministère sénégalais des Mines, le Pays de la Teranga a produit 85000 tonnes de zircon au cours de l’année 2020. L’ensemble de la production est dirigé vers le marché international notamment européen.
Le Sénégal avec ses gisements importants de zircon
Les autorités sénégalaises ambitionnent d’atteindre une production de 90000 tonnes par an avec à la clé la création d’une chaîne de valeur au profit de la population et des caisses de l’État. L’exploitation du zircon dans le désert de Lompoul nécessite le respect d’un certain nombre de règles environnementales.
Ainsi donc, la société Grande Côte Opérations à travers son département communication a assuré que la très grande partie du sable extrait est replacée dans les dunes pour conserver uniquement la composante minérale qui contient le zircon. Le site de Lompoul est l’un des plus dynamiques au monde et d’après la société exploitatrice, l’activité minière a permis de générer 735 emplois directs et 1000 emplois indirects pour 94% de la population sénégalaise. Actuellement, sept pays se répartissent la production mondiale de zircon. Il s’agit :
- De L’Australie (400000 tonnes de concentrés de zircon)
- De l’Afrique du Sud (270000 tonnes de concentrés de zircon)
- De la Chine (140000 tonnes de concentrés de zircon)
- Du Mozambique (110000 tonnes de concentrés de zircon)
- Du Sénégal (70000 tonnes de concentrés de zircon)
- De l’Indonésie (55000 tonnes de concentrés de zircon)
- Du Kenya (30000 tonnes de concentrés de zircon)
- Des États-Unis (30000 tonnes de zircon de concentrés de zircon)
Les principales multinationales qui interviennent dans la production mondiale de zircon réalisent des bénéfices record à cause de la demande sans cesse croissante. Le marché est dynamique avec des acteurs dont la présence facilite l’apparition d’opportunités. Sept entreprises se positionnent dans le peloton de tête des principaux producteurs de zircon.
· Tronox (zone d’exploitation : Afrique du Sud et Australie)
· Lluka (zone d’exploitation : Australie
· Rio Tinto (zone d’exploitation : Afrique du Sud
· Tizir (zone d’exploitation : Sénégal
· Kenmare (zone d’exploitation : Mozambique)
· Chemours (zone d’exploitation : Etats Unis)
· Base Resources (zone d’exploitation : Kenya)
En outre, le zircon intervient à hauteur de 85% dans la fabrication de carreaux pour ce qui est de l’industrie de la céramique. Le pourcentage grimpe à 15% quand il entre dans la composition des produits sanitaires. Il est de 1% pour les produits de vaisselle. Le zircon est encore exporté de manière brute au Sénégal sans la présence d’une véritable valeur ajoutée. L’État possède encore trop peu de parts au sein des entreprises qui exploitent le minerai.
Un zircon transformé sur place au profit du Sénégal et de l’Afrique
On l’a constaté avec l’exemple de l’entreprise Eramet qui possède 90% des recettes d’exploitation du site de Lompoul contre seulement 10% pour l’État du Sénégal. Pourquoi ne pas opter pour une exploitation panafricaine du zircon ? En ce moment, l’exploitation du zircon va tonifier le marché africain avec l’émergence de nouveaux secteurs d’activités.
Au lieu de dépenser chaque année des sommes colossales dans l’importation des instruments en céramique, du carrelage ou de certains équipements sanitaires primordiaux, l’Afrique peut changer la donne grâce à une exploitation judicieuse du zircon. Cela vaut de même pour les autres minerais qui sont extraits du sous-sol africain et qui sont transformés dans un autre environnement économique.
Il urge de mettre en place un nouveau paradigme qui va faire de la transformation des minerais locaux un pilier de la diversification de l’économie africaine. Ces minerais doivent servir à mettre sur pied des industries qui vont transformer en profondeur le tissu économique continental. Dès lors, l’Afrique sera en mesure de se conformer aux réalités de l’économie mondiale avec de très forts arguments à faire valoir.
